dimanche 3 juillet 2011

Histoire du Maroc




Le Maroc est un pays du nord-ouest de l'Afrique dont le nom meme, derive de Marrakech, ville
imperiale et capitale de 1062 a 1273, remonte au XVIe siecle. Habite des la prehistoire par des populations berberes, le pays a connu des peuplements pheniciens, carthaginois, romains, vandales,
byzantins avant d'etre islamise par les Arabes. C'est lors de son exil qu'Idris 1er, fuyant les


persecutions du califat des Abbassides, en 788, a donne naissance a un Etat dans ce Maghreb el-
Aqça (Maghreb extreme ou extreme couchant)[1]. Le Maroc a toujours garde, si ce n'est son independance absolue, une tres forte autonomie.
Selon l'historien Bernard Lugan, entre autres, l'attrait des richesses provenant du commerce du Sud
(Sahara) vers le Nord (l'occident) va attirer les convoitises de diverses tribus avec pour ville carrefour Marrakech (la porte du desert) qui deviendra naturellement la capitale de diverses dynasties en particulier celles venant du Sud (Almoravides, Almohades, Saadiens); c'est la raison pour laquelle, toute l'histoire du Maroc (des Idrissides aux Alaouites) fut marquee par le commerce
des richesses du Sud vers le Nord. L'histoire et l'origine du Maroc furent, sont et seront marquees par le lien avec le Sahara[2].
Les premières traces de peuplement
L'Homme a laisse de nombreuses traces au cours de toute la periode prehistorique, marque d'un peuplement tres ancien, sans doute facilite par un climat plus favorable qu'aujourd'hui[3],[4].
A l'Acheuleen (Paleolithique inferieur), des indices datant d'au moins 700 000 ans traduisent une premiere activite humaine. Ces hommes vivaient principalement de la cueillette et de la chasse. Les outils de cette epoque sont les galets amenages, le biface, les hachereaux decouverts notamment
dans les regions de Casablanca et de Sale.
Le Mousterien (Paleolithique moyen) entre 120 et 40 000 ans avant l'ere chretienne, se caracterise par l'evolution de l'outillage. Cette periode a livre des racloirs et des grattoirs, en particulier au sein de l'industrie lithique de Jbel Irhoud.
La periode de l'Aterien (de Bir el-Ater en Algerie) est connue uniquement en Afrique du Nord.
Cette periode se caracterise par la maitrise de la production d'outils presentant des pedoncules
destines a faciliter l'emmanchement. Cette periode a aussi connu un changement climatique,
puisque la faune et la flore se rarefient, laissant place au desert qui coupe aujourd'hui l'Afrique endeux.



Peuplement iberomaurisien
Le Paleolithique superieur est marque par l'arrivee d'Homo sapiens, porteur de l'industrie
iberomaurusienne. A Taforalt (Oujda), les outils retrouves datent de 30 a 20 000 ans avant J.-C. Des
rites funeraires sont identifies : les morts ont le corps en decubitus lateral et les os peints.
Ces populations se maintiennent jusque vers 9 000 ans avant J.-C. puis elle vont etre eliminees ou
absorbees par l'arrivee des premiers ancetres des populations berberes actuelles : les capsiens (nom issu de la ville antique de Capsa, aujourd'hui Gafsa) arrivent de l'est (comme le montrent les etudes linguistiques, qui classent dans la meme famille l'egyptien et le berbere).
Des sites neolithiques, montrant l'apparition d'une sedentarisation et la naissance de l'agriculture
sont decouverts pres de Skhirat (Necropole de Rouazi-Skhirat) et de Tetouan (grottes de Kaf Taht el Ghar et de Ghar Kahal)

Atlantes et Atlantide
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] Antiquité
Les Pheniciens, commercants entreprenants, installent leur premiers etablissements sur les cotes
marocaines des le XIe siecle av. J.-C . et fondent des port-comptoirs comme Tingi (Tanger) ou Lixus
(Larache). C'est a partir de la fondation de Carthage (en Tunisie, Maghreb de l'est) que la region
commence a etre reellement mise en valeur. L'influence punique se fera sentir pres de mille ans au
Maroc, dans ses relations avec les chefs de tribus berberes locales : en effet a partir du VIe siecle,
les carthaginois en quete d'or (tire de l'Atlas), de pourpre (coquillage que l'on trouve a Mogador par
exemple, et qui donne la teinture du meme nom), vont commercer avec les habitants du Maroc.
C'est a partir du IVe siecle av. J.-C . que, dans le nord du Maroc, apparait la premiere organisation
politique du pays : le royaume de Mauretanie apparait, resultat de la federation de differentes tribus
berberes qui avaient profite de l'influence punique[5].





Mauretanie Tingitane a l'ouest, Mauretanie Cesarienne au centre-ouest, Numidie au centre-est et Africa a l'est.
Lorsque les Romains arrivent vers le IIe siecle av. J.-C ., apres la destruction de Carthage, ils sont d'abord allies a ce royaume de Mauretanie, qui leur permet de lutter et de prendre a revers le chef numide Jugurtha. La Mauretanie devient un royaume ami, un etat-client , qui, s'il depend etroitement de Rome et prendra part a toutes les querelles internes de l'Empire, reste de fait independant. En 40, le royaume des Maures perd son roi. Caligula, qui l'a fait assassiner, fait face a
la guerre d'Aedemon : Il faudra quatre ans pour mater cette revolte et en 46, l'empereur Claude
annexe le royaume qui devient la Mauretanie tingitane (chef-lieu Tingi, devenu Tanger). La domination romaine se limite aux plaines du nord (jusqu'a la region de Volubilis pres de Meknes) et l'Empire ne cherche pas a controler la region tres fermement : il semble que les tribus berberes autonomes et pacifiques etaient imbriquees dans les possessions romaines. Pour autant Rome doit
lutter sans cesse contre les Berberes montagnards.
Au meme titre que le reste de l'Afrique du nord, la Mauretanie Tingitane va connaitre la christianisation. Des dizaines d'eveches couvrent la region, s'adressant d'abord aux populations romaines puis aux romanises. C'est en 298, a Tanger, sous Diocletien que saint Marcel, centurion romain, est decapite [6]. Les berberes du Maroc ne seront, a la difference des berberes d'Algerie et
de Tunisie, que tres peu christianises. Deux eveches ont ete identifies en Tingitane (a Tanger et Larache), mais il est possible qu'il y en ait eu quatre.
Au IIIe siecle , l'Empire recule. C'est aussi le cas en Afrique du Nord et en particulier au Maroc : la Mauretanie Tingitane se retrouve reduite a la seule ville de Tingi et a la cote nord. Elle est d'ailleurs rattachee administrativement a l'Espagne. Les villes du sud sont toutes abandonnees, y compris la grande cite Volubilis. Au sud seul le port de Sala est conserve a l'Empire. Les raisons de ce repli sont mal connues : pression des berberes montagnards et du sud? Crise economique plus violente dans cette region ? Affaiblissement du aux conflits dynastiques de l'Empire avec l'episode des Gordiens[7]?
Profitant de l'affaiblissement de l'Empire romain d'occident, une troupe de barbares de langue teutonne, formees de Sueves, de Vandales et d'Alains traverse le Rhin en 406. Les Vandales
descendent alors en Espagne et passent en Afrique en 429. Ils atteignent Hippone (Algerie) en 430.
Le gouvernement de Constantinople engage en vain une expedition navale contre cette invasion.
Les Vandales s'installent dans l'Afrique du nord-ouest pour plus d'un siecle. Il faut attendre 533-534, pour voir la campagne d'Afrique engagee par Justinien Ier et dirigee par le general thrace Belisaire aneantir le royaume vandale. La pacification du territoire reconquis fut, elle, plus laborieuse[8].
La Mauretanie Tingitane, quant a elle, n'est d'abord pas touchee par la conquete et la domination vandale. Ceux-ci ne controleront jamais que les cotes mediterraneennes. La region passe sous controle byzantin en 534. Mais les berberes, habitues a une large autonomie depuis plus d'un siecle,
s'ils sont encore romanises , ne sont plus romains , et ils vont resister farouchement autour du prince Garmel[5]. Apres la victoire byzantine, la province connait un certain renouveau economique et demographique.
Conquête arabo-musulmane et Islamisation du
Maroc
Article detaille : Emirat de Nekor.
En 638, les Arabes prennent Alexandrie. En 649, ils atteignent le Maghreb. Mais ce n'est qu'a la cinquieme campagne (681) qu'ils entrent au Maroc. Ils font alors face a une farouche resistance berbere, a la suite de certaines erreurs diplomatiques. Les Berberes, qu'ils soient montagnards, ou des plaines aujourd'hui marocaines ou algeriennes, vont permettre a l'empire byzantin de se
maintenir jusqu'en 698. L'empire byzantin est alors vaincu et ne subsiste que la resistance berbere.
Cette resistance tient encore quinze ans. En 708, le Maroc berbere se convertit massivement a l'Islam. Cette conversion, qui touchait des populations qui n'avaient jamais ete christianisees, ne fut a aucun moment remise en cause par les Berberes. La region connut par la suite des revoltes antiarabes,
mais elles ne furent jamais anti-musulmanes[9]. Tres vite, Les musulmans utilisent les capacites guerrieres des nouveaux convertis : l'Espagne wisigothique est conquise en trois ans, les troupes arabes et berberes arrivent en Navarre en 715. Ils seront vaincus a Poitiers en 732.
L'ensemble du Maroc cotier est sous domination de l'empire Omeyyade. Dans la region du Rif s'etablit un petit emirat berbere autonome : l'emirat de Nekor ou Nokour[10].
En 740 a lieu la premiere revolte berbere face au pouvoir arabe : aucunement une remise en cause de l'Islam, le kharijitisme sert de pretexte pour remettre en cause le califat d'orient. C'est, pour ses fideles, la volonte de choisir le meilleur pour gouverner, et non pas forcement un descendant du prophete (ce que veut le chiisme), ou un candidat choisi par les sages (ce que veut le sunnisme). Le kharijitisme est la these la plus appreciee par les peuples berberes, qui ont des sentiments relativement democratiques : le chef se doit d'etre choisi par tous, et non pas impose[11].
Le califat omeyyade ne peut l'accepter, et un conflit eclate. En 750, a Damas, les Omeyyades sont renverses par les Abbassides. Le Maroc se retrouve dans une quasi-anarchie.

Fondation du Maroc





Monnaie Idrisside annee 840, marque de la creation d'un etat
La fondation du Maroc, pays se considerant arabo-berbere,africain et musulman, se fait avec les
Idrissides qui allierent a leur cause diverses tribus arabo-berbero-afro-musulmanes controlant des petits royaumes ou territoires independants de tout pouvoir central[12]. Au fur et a mesure des alliances, les Idrissides vont etendre leur influence territoriale avec des populations autochtones et lancer les bases de l'organisation d'un etat constitue (Makhzen) reprises par les dynasties suivantes. Si les Idrissides vont commencer a dessiner les bases le l'etat et des frontieres de l'actuel Maroc ce sont les Almoravides qui en creant leur capitale Marrakech donneront au pays son nom (le nom Maroc est du a deformation linguistique francaise de Marrakech); ils consolideront et elargiront
l'oeuvre debutante et fragile des Idrissides ; les dynasties suivantes heriteront de l'experience etatique precedente.
Meme si d'autres civilisations du bassin mediterraneen (Rome, Carthage etc.) ont enrichi l'histoire du pays et meme, si des populations de l'actuel Maroc vont participer a l'essor de ces civilisations, les historiens du Maroc les considerent comme appartenant a des puissances etrangeres, de surcroit non musulmanes, point important dans la definition du pays.
A partir des Idrissides, les dynasties qui suivirent et qui durent, elles aussi, etablir des alliances avec des tribus de l'actuel Maroc, seront considerees comme marocaines par les historiens.
A propos du Maroc, le terme Empire est parfois utilise car par definition, un empire est un ensemble d'etats ou de royaumes (voir les differentes cartes du Maroc). Ceci explique l'appellation villes
imperiales utilisee encore de nos jours pour qualifier les villes de Fes, Marrakech, Meknes et Rabat [13] .
Lorsque le Maroc se fonde, le reste du Maghreb est eclate sous forme de royaumes ou territoires
independants, parfois concurrents ou en guerre, sans pouvoir central c'est-a-dire non organises en etat dirige par des populations autochtones.
L'organisation en Etat structure permit aux Saadiens et aux Alaouites de s'opposer a l'avancee ottomane qui s'arreta a la Moulouya et qui s'etendait sur une grande partie des autres pays arabes actuels.
Des desaccords apparues au debut du XXe siecle dans la famille Alaouite et dans le Makhzen plus globalement suite a des problemes de gestion du pays, creerent une periode d'instabilite (comme le Maroc en connut dans le passe)dont vont profiter plusieurs puissances coloniales (Allemagne,Angleterre, Espagne, France) pour essayer de s'emparer du pays qui possede entre autres une
position geostrategique interessante, a la veille de la Premiere Guerre mondiale. Apres bien des tractations houleuses et secretes qui faillirent declencher, des 1912,la premiere guerre mondiale, le Maroc fut partage entre la France et l'Espagne.
Les dynasties marocaines
Rôle des tribus au cours de l'histoire du Maroc
Comme dans l'histoire de tres nombreuses nations a travers le monde, aucune dynastie marocaine ne pourra s'imposer par elle-meme. Toutes devront, pour etendre et asseoir leur influence geographique sur des periodes plus moins longues, passer des alliances (interessees, religieuses, maritales,
forcees, pacifiques ou negociees) avec les differentes autres tribus musulmanes et parfois juives du pays. L'islam sunnite sera le principal ciment entre les differents tribus arabes, berberes et les populations soudanaises du Grand Sud qui composent le royaume mais ses interpretations feront naitre des conflits. Le fait que certaines dynasties se soient clairement affichees comme charifiennes
ne fut pas une garantie a la duree de leur pouvoir sur cette grosse portion du nord-ouest africain.
Le Maroc restera longtemps un pays fortement tribal cela meme apres l'independance du pays en 1956 ; mais ce point ne signifie pas l'absence d'un pouvoir central organisateur. C'est la raison pour laquelle, de nos jours encore, les representants des differentes tribus du pays continuent a reiterer
leur allegeance au Roi au cours de la fete annuelle du Trone. Compte tenu des dissensions familiales et des luttes de pouvoir au sein des differentes dynasties marocaines successives, tous les membres (sans exception) de la famille royale sont egalement tenus de preter allegeance au Roi. C'est la ceremonie dite de la bai'a. L'aspect tribal du Maroc actuel va en s'effacant en particulier dans les
grandes villes, meme si les Fassis et les Chleuh qui font toujours reference a leurs origines ethniques s'en prevalent, phenomene communautaire notamment visible a Casablanca.
Cette fete du Trone a pour but de souder et de rappeler le lien entre le monarque et le peuple, en particulier a des moments difficiles de l'histoire du pays ou la monarchie et/ou l'integrite territoriale du Maroc sont contestees jusqu'a nos jours par ses opposants politiques (partis integristes islamistes  pro-iraniens, mouvances integristes pro-al qaida, polisario, partis marxistes pro-algeriens,
nasseriens ou libyens etc.).

Dynastie Idrisside (788-916), fondatrice du Maroc
Article detaille : Dynastie Idrisside.
Carte de l'Empire Idrisside(788-974) en l'an 800 (voir aussi liens externes)
L'histoire des Idrissides commence, lorsqu'un prince arabe chiite de la famille de `Ali (quatrieme calife de l'islam) accompagne par son frere de lait Rached Ben Morched El Koreichi, se refugierent dans le Moyen Atlas. Fuyant la menace des Abbassides (le massacre de la bataille de Fakh pres de La Mecque), ils sejournerent en Egypte avant de s'installer a Walilah (Volubilis), sous la protection de la tribu berbere des Awarbas. Reussissant a rallier les tribus a sa cause, il fut investi Imam et fonda la ville de Fes en 789 sous le nom d'Idriss Ier. C'est le debut de la dynastie des Idrissides.
Depuis cette date, le Maroc n'a jamais totalement perdu son independance. Il a preserve jusqu'a nos
jours son identite nationale. Il se construit, comme Al Andalus, en opposition a l'empire Abbasside de Bagdad.
Idris Ier est assassine par un emissaire du calife Abbasside Haroun al-Rachid, un certain Sulayman al Zindhi. Ne se doutant point que la femme d'Idris Ier Kenza etait enceinte, Haroun al-Rachid pensa que la menace a ete vaincue. Mais quelques mois plus tard, Idris II etait ne. Son education a ete confiee a l'affranchi de son pere Rachid. 11 annees plus tard, il fut proclame Imam. Au fil des annees, sa sagesse et son sens pour la politique s'affirme, il reussit a unifier un plus grand nombre de tribus, le nombre de ses fideles s'accroit et la puissance de son armee se developpe. Se sentant a l'etroit a Walilah, il la quitta pour Fes, ou il fonda le quartier des Kairouanais sur la rive gauche
(Idris Ier s'etait etabli sur la rive droite, le quartier des Andalous). Les Kairouanais etaient issus de familles arabes et khorassaniennes quittant la Tunisie, tandis que les Andalous etaient des opposants aux Omeyyades, origiaires des faubourgs de Cordoue. A cette meme epoque, les Vikings se   signalent par leurs incursions devastatrices sur les cotes nord du Maroc.
En 985, les Meknassa (Moussa ben Abi-l-Afiya) chasserent les Idrissides. Ces derniers
embrasserent la cause des Omeyyades du califat de Cordoue et se refugierent en Andalousie ou ils
engendrerent la dynastie locale des Hammudites[14].
Royaume des Berghouata (entre le VIII et le XII ème siècle)
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Référence : Berghrouata Encyclopédie Britannica en Anglais
Les Méknassa[15],[16] (vers 916 à 974)
Article detaille : Meknassa.
L'influence de cet etat s'etale jusqu'a l'an 1054, date a la quelle la dynastie de Moussa ben Abi Elafia El meknessi fut aneantie par Youssef Ben Tachfine.
La dynastie s'appuyait sur son Ribat Meknassa-Taza. Elle doit sa renommee a Moussa Ben Abi Elafia Ben Abi bassil Ben abi Eddahak Ben MajzoulBen Tamris Ben Fardis Ben Ounif Ben Meknas ,Ben Warstif El Meknassi qui parvient a conquerir Fes, Taza, Tsoul, Lougani, Tanger, Larache en
924. Il s'empara par la suite a la majorite des regions marocaines suite aux Baiaa des tribus et des
sages. Il chassa les Idrissides de Chella et de Asila et de tout le Maroc, ces derniers se retranchent
prisonniers a l'endroit dit : Hisn Hjar Annsar. C'est Abi ElFath Etsouli qui se chargea avec 10 000
cavaliers de surveiller le chateau. Ibn Abi Zaraa dans Rawd Al Qirtas, rapporte que Ben Abi ElAfia
voulait exterminer la Idrissides du Maroc, il a ete contraint par ses allies.
En 932, il s'empare de Tlemcen et sa region, puis de Tekkour (Haute Moulouya) et sa region.
Ensuite, il s'allia aux Omeyyade d'Andalousie et fut defait par Obeidallah le Fatimide. Il se replia
ensuite a Guercif, Tekkour et Taza.
On attribue a la Dynastie des Meknassa, la construction de Ribat Meknassa-Taza, ainsi que de la
ville de Tsoul (detruite par les Almoravides).
La dynastie se perpetua a travers ses fils, mais perd petit a petit de son influence, avant son
achevement par les Almoravides.
Incursions d'autres tribus Zénètes (vers 954 à 1059)
Articles detailles : Banou Ifren, Maghraoua et Zirides.
La decadence des Idrissides avait entraine l'eclatement de l'empire en petits emirats.
Vers 954, Selon Ibn Khaldoun 3 dynasties Zenetes : Maghraouas, Banou Ifrens s'emparent de
plusieurs villes au Maghreb el Aksa (appellation arabe du Maroc) Fes, Oujda, Sale, Marrakech,
Sijilmassa, Agadir etc. suite a la faiblesse de la dynastie arabe cherifienne des Idrissides.
Pendant la conquete, les Maghraouas, les Banou Ifrens et les Meknassa avaient des points de vue
divergents, ce qui a provoque une instabilite dans la region. Les diverses tribus des Maghraouas et
des Banou Ifrens etaient tantot alliees aux Omeyyades tantot aux Fatimides.
Les Fatimides profitent de ces divisions entre les 3 tribus Zenetes et envoient les Zirides de l'ifriqiya
pour conquerir le Maghreb el Aksa (le Maroc actuel). Le ziride nomme Ziri ibn Menad reussit a
conquerir une parte du Maroc actuel. En 971, son fils Bologhine ibn Ziri affirme sa souverainete sur
la majorite des villes importantes.
Durant cette periode, les Berghouata( confederation de tribus Masmoudas et Sanhadja) seront donc
attaques par les Zirides.
Les Maghraoua demandent l'aide des Omeyades. Ces derniers acceptent enfin d'aider les Zenetes a
reconquerir les territoires, en particulier ceux des Maghraoua de l'ouest du Maghreb, Bologhine ibn
Ziri est contraint de reculer devant l'armee Omeyades venue d'Andalousie par voie maritime et qui s'installe a Ceuta [17] .
Par la suite, Ziri Ibn Attia des Maghraouas entre en conflit avec les chefs des Banou Ifrens et des Meknassa. Une lutte au pouvoir sera acharnee entre les fractions Zenetes. Les Banou Ifren attaquent
Berghouata et prennent plusieurs fois Fes des Maghraouas. Ces derniers retabliront l'equilibre du Maghreb el Aksa a la fin[17].
Ces periodes d'instabilite ne permirent a aucune de ces 3 tribus de constituer une dynastie sur l'actuel Maroc.
Le regne des 3 tribus Zenetes s'achevera par l'arrivee des Hilaliens et des Almoravides vers le XIe siecle en 1059. Les Zenetes seront elimines par les Almoravides au Maghreb el Aksa [18].

Les Almoravides (1059-1147)
Article detaille : Almoravides.

Empire des Almoravides
Les Almoravides sont issus des tribus berberes Sanhadjas qui nomadisaient dans le desert entre
l'actuel Senegal et le Sud de l'actuel Maroc en passant par l'actuelle Mauritanie. C'etaient des tribus
guerrieres doublees d'un puissant mouvement religieux qui avait pour but d'instaurer l'islam sunnite
de rite malekite dans tout l'Occident musulman (Al-Andalus et Afrique du Nord). Les Almoravides
se sont empares du riche royaume du Ghana avec tout l'or qu'il produisait, sont parvenus a remonter
les pistes caravanieres vers le nord, jusqu'au Tafilalt dans les annees 1050. Ils avaient pour chef Abu
Bakr Ibn Omar al Lamtouni puis Youssef Ibn Tachfin. La guerre eclate entre les Almoravides et les
Zenetes. Les dynasties des deux tribus Zenetes, les Banou Ifren et les Maghraouas, regnaient sur
une grande partie du Maghreb el Aksa (appellation arabe du Maroc) s'achevent, apres la victoire des
Almoravides. C'est Youssef Ibn Tachfin qui fonde Marrakech en 1062, au depart simple campement
nomade destine a devenir la capitale d'un empire. Les Almoravides font disparaitre dans les regions
qu'ils controlent toutes les doctrines qu'ils suspectent d'heresie. C'est ainsi qu'ils mettent fin a la
presence du chiisme dans la region du Souss et qu'ils detruisent le royaume Berghouata qui
prosperait dans les plaines centrales du Maroc. Partout les Almoravides imposent le sunnisme
malekite le plus strict, tel qu'enseigne par les ecoles theologiques de Medine et de Kairouan. Cette
unification religieuse se double d'une unification politique. Les Almoravides etendent ainsi leurs
conquetes jusqu'au Maghreb central (actuelle Algerie). En 1086, Youssef Ibn Tachfin, appele par les
roitelets musulmans d'Al Andalus, franchit le detroit de Gibraltar a la tete de ses forces sahariennes
et parvient a briser l'offensive chretienne des Castillans et des Portugais a Zallaqa. Les Almoravides
mettent fin au regne chaotique des roitelets et unifient l'Andalousie musulmane, qui est incorporee a
leur empire a partir de 1090. Youssef Ibn Tachfin, qui a pris le titre d'Emir des Musulmans, regne sur un ensemble geopolitique s'etendant du Senegal jusqu'aux abords des Pyrenees et des cotes
atlantiques jusqu'a Alger. Cette domination almoravide se manifeste dans le domaine culturel par une symbiose des identites andalouses, ouest-maghrebine et sahariennes, preparant la voie a
l'emergence d'une civilisation hispano-mauresque. Dans le domaine economique, l'Etat almoravide se distingue par sa maitrise des flux de l'or, dont il controle les zones de production et les voies
d'acheminement, du Ghana au bassin mediterraneen. Apres la mort de Youssef Ibn Tachfin en 1106, son fils Ali lui succede, mais deja la dynastie est contestee aussi bien en Espagne qu'en Afrique.
Almohades (1147-1248)
Article detaille : Almohades.




Empire Almohade entre 1147 et 1269 (Apr JC)
Drapeau Almohade
Les Almohades (al Muwahiddines) sont a l'origine un mouvement religieux fonde par le mystique
Ibn Tumart (qui s'autoproclamait Mahdi et Imam impeccable). Ibn Tumart etait un Berbere qui avait
longtemps sejourne au Moyen-Orient, et aurait rencontre personnellement le fameux theologien
persan al Ghazali. De retour dans sa region d'origine (le Haut-Atlas) en 1125, Ibn Tumart impose
une doctrine intransigeante qui entend "purifier les moeurs". Il prend pour cible la dynastie
almoravide, jugee selon lui heretique. Le mouvement almohade prend de l'ampleur et Ibn Tumart
controle bientot toute la montagne depuis son nid d'aigle de Tinmel. Le meilleur disciple d'Ibn
Toumert est un Zenete de Nedroma qui se nomme Abd al-Mumin. Accepte par les Masmoudas du
Haut-Atlas, il prend la tete du mouvement a la mort de son maitre et devient le premier veritable
souverain almohade. Almoravides et Almohades se livrent a d'incessantes batailles, les Almoravides
employant une milice de mercenaires chretiens menes par le chevalier catalan Reverter. Les Almohades ont a leur disposition une armee tribale solidement organisee par une discipline de fer.
Mais l'Emirat almoravide traverse une periode de crise, et le Maghreb tombe comme un fruit mur aux mains des Almohades. Marrakech sera prise en 1147 et presque tous les monuments almoravides y seront rases, dans un souci de "purification".
Abd al-Mumin prend le titre de calife, rompant ainsi avec les Abbassides de Bagdad et imposant l'idee d'un califat berbere independant. Lui et ses successeurs, fruits de son union avec une
Masmouda, Abu Yaqub Yusuf et Abu Yusuf Yaqub al-Mansur agrandissent l'empire almohade par les conquetes du Maghreb oriental (jusqu'en Tripolitaine) et d'Al-Andalus. L'Etat almohade devient une puissance majeure du monde mediterraneen, et ses trois capitales : Marrakech, Rabat et Seville,
connaissent l'apogee culturelle et artistique de la civilisation hispano-mauresque. Le commerce, les productions agricoles et artisanales sont florissantes, et les ports nouent des relations avec les villes commercantes italiennes. Mais apres ce sommet de gloire viendra le declin avec le calife Muhammad an-Nasir, vaincu par les croises a Las Navas de Tolosa en 1212. L'empire almohade
commencera a se desagreger, laissant la place aux quatre entites politiques de l'Occident
musulman : les royaumes de Fes (Merinides), Tlemcen (Zayyanides), Grenade (Nasrides) et Tunis
(Hafsides).

Mérinides (1248-1465)
Article detaille : Merinides.



Empire Merinide entre 1258 et 1420 [ref . necessaire] (Apr JC)
Embleme de la dynastie merinide
Les Merinides ou Marinides ( مرينيون [marīnīyūn]) ou Banu Marin ou Beni Marin ( بنو مرين [banū
marīn]) forment une dynastie de berberes appartenant au groupe des Zenetes, des nomades originaires du bassin de la haute Moulouya, au nord Sahara, qui domine, entre 1215 et 1465,
diverses regions de l'actuel Maroc et qui impose temporairement son pouvoir a l'ensemble du Maghreb. Le centre de leur empire se situe entre Taza et Fes, ses frontieres, qui evoluent avec le
temps, sont l’ocean Atlantique a l’ouest, la mer Mediterranee au nord, le domaine des Abdalwadides
a l’est et le Sahara au sud.
Entre 1275 et 1340, les Merinides soutiennent activement le royaume de Grenade contre les attaques chretiennes, mais leur defaite a la bataille de Tarifa devant la coalition castillano-portugaise marque la fin de leurs interventions dans la peninsule Iberique.
En 1358, la mort d’Abu Inan Faris, tue par l'un de ses vizirs marque le debut de la decadence de la dynastie qui ne parvient pas a refouler les Portugais et les Espagnols, leur permettant, ainsi qu'a
travers leurs continuateurs les Wattassides, de s'installer sur la cote. La resistance s'organisera autour des confreries et des marabouts dont est issue la dynastie saadienne.
Dynastie Wattasside (1465-1555)
Article detaille : Dynastie Wattasside.
Les Wattassides ou Ouattassides ou Banû Watâs sont une tribu de berberes Zenetes comme les
Merinides (l'actuel Maroc).
Cette tribu, qui serait initialement originaire de l'actuelle Libye, etait etablie dans le Rif, au bord de
la Mediterranee. De leur forteresse de Tazouta, entre Melilla et la Moulouya, les Beni Wattas ont
peu a peu etendu leur puissance aux depens de la famille regnante Merinide (voir l'article détaillé
sur les Wattassides).
Ces deux familles etant apparentees, les Merinides ont recrute de nombreux vizirs chez les
Wattassides. Les vizirs wattassides s'imposent peu a peu au pouvoir. Le dernier sultan merinide est
detrone en 1465. Il s'en suit une periode de confusion qui dura jusqu'en 1472. Le Maroc se trouve
coupe en deux avec, au sud, une dynastie arabe emergente, les Saadiens, et au nord un sultanat
merino-wattasside.
En 1472, les Merinides ont perdu tous leurs territoires strategiques et n'ont plus le controle du
detroit de Gibraltar. Les Portugais prennent possession de Tanger en 1415 et le cedent a l'Angleterre
en 1661 comme dot apportee par Catherine de Bragance a son epoux Charles II d'Angleterre. A
l'epoque ou Tanger etait encore une ville portugaise, elle fut la capitale de l'Algarve d'Afrique, car
n'oublions pas qu'il y avait deux Algarves a l'epoque, une en Europe et une autre en Afrique. Ceuta a
ete prise par les Portugais en 1415, et Melilla par les Espagnols en (1497). Le Maroc connait alors
la periode la plus sombre de toute son histoire.
Les Wattassides affaiblis donnent finalement le pouvoir a une dynastie se reclamant d'une origine
arabe cherifienne (les Saadiens) en 1554[19].
L'arrivée des Andalous et des Moriscos (morisques)
Articles connexes : Al-Andalus, Grenade (Espagne), Cordoue, Seville, Tolede, Boabdil, Moriscos,
Musique arabo-andalouse et Reconquista.
Des le debut des succes de la Reconquista, des arabo-andalous ont commence a se replier vers le
Maroc ; ainsi des le XIIe siecle certains andalous deciderent de quitter l'Espagne maure mais la
majorite d'entre eux ete contraints de quitter l'Espagne principalement en 2 temps : a la chute de
Grenade en 1492, et en 1609 avec l'expulsion des Morisques et se replient vers le Maghreb.
Il est necessaire de rappeler, qu'avant 1492, la proximite geographique du Maroc avec l'Espagne
andalouse a naturellement induit des echanges constants et divers entre ces 2 pays.
La proximite du Maroc et la volonte de retour va entrainer la presence d'une grande concentration
d'andalous sur les rives Nord du Maroc. Les rois catholiques voyant dans cette concentration un
danger potentiel, situe a juste a 14 km de leur rive, attaquerent les rives Nord du Maroc et du Maghreb et prirent les villes de Melilla et Ceuta afin de prevenir toute tentative de retour.
L'arrivee massive de ces andalous, que le Maroc devra integrer dans les tissus social et economique, va marquer un nouveau tournant dans la culture, la philosophie, les arts, la politique..... du Maroc.
Notons que de nombreux intellectuels et artistes andalous rejoindront les cours royales. L'arrivee et l'installation des morisques au Maroc sera delicate dans certaines villes du pays.
Les moriscos installes a Rabat (dite Sale le Neuf) et Sale (aussi dite Sale le Vieux) formerent des republiques corsaires vivant de courses commerciales fructueuses qui les emmenerent a negocier
avec de nombreux etats (Espagne, Portugal, France, Angleterre, Hollande, Islande....). Au Maroc, la guerre de course se termine a la fin du XVIIIe siecle[20].
Les arabo-andalous arrives au Maroc vont soit s'installer dans d'anciennes villes soit en construire
de nouvelles ; Las andalous se sont principalement installes dans le nord du pays comme a Tanger,
Tetouan, Oujda, Chefchaouen mais aussi a Rabat Sale et Fes ( lire l'histoire de ces villes).

Saadiens (1555-1659)
Article detaille : Saadiens.



Empire Saadi (1554 - 1659).
Les Saadiens sont une dynastie arabe cherifienne originaire de la vallee du Draa. Elle arrive au
pouvoir en 1511 avec le sultan Abou Abdallah Mohammed. A partir de 1554 elle controle
entierement le Maroc, alors que l'est du Maghreb est sous le controle des Ottomans. Designe par les
zaouias Chadiliya du Draa , ils ont la lourde tache de reunifier le Maroc et de combattre la
puissante armee Portugaise (Grande puissance europeenne a l'epoque). En 1578 a Ksar el-Kébir
(Bataille des Trois Rois), l'armee portugaise est completement aneantie par l'armee saadienne. Apres
cette bataille, la dynastie se concentre sur le nord-est du Maroc afin de proteger le royaume contre
les velleites Ottomanes. Malgre leur opposition a la Sublime Porte de Constantinople, les Saadiens
organisent leur makhzen et leur armee sur le modele ottoman. L'administration se pare ainsi des
titres de pachas et de beys, la force militaire est constituee d'une garde d'elite composee de "peiks"
et de "solaks", reprenant la discipline et le costume des janissaires.
Si les Turcs sont presents dans l'etat-major, l'essentiel de l'armee saadienne est composee de
renegats europeens turquises et de tribus militaires arabes Cheragas sans oublier les contingents du
Souss. Cette force considerable fait du sultan Ahmed Ier al Mansour le pluis puissant chef politique
et militaire de cette partie de l'Afrique. Il le prouve en se lancant a la conquete de l'Empire songhai
du Mali, qui devient apres sa defaite le pachalik marocain de Tombouctou et du "Soudan". Les
Askias du Mali renverses, l'or de la vallee du Niger prend le chemin des oasis marocaines puis de
Marrakech par le circuit de caravanes sous forte escorte. Grace a cet or malien, le sultan se lance
dans une politique de grand prestige, acheve son immense palais d'al Badi et l'on voit meme la reine
Catherine de Medicis tenter de recourir a un pret financier aupres du richissime Ahmed al Mansour.
La reine Elizabeth d'Angleterre essaie de nouer une alliance strategique anti-espagnole avec le puissant califat saadien. La dynastie s'eteint en 1659 a la mort du sultan Ahmed II, qui met fin a une longue guerre dynastique opposant les differents heritiers de la famille saadienne.[21].







Les sultans Alaouites (de 1636 à nos jours)
Article detaille : Dynastie alaouite.



le Maroc avant la colonisation
L'un des plus illustres Alaouites est le sultan Moulay Ismail, deuxieme souverain de la dynastie, a
qui les chroniqueurs et les temoins d'epoque s'accordent a donner 26 ans lors de son avenement
(1672). Il est le demi frere de Moulay M'hammed et de Moulay Rachid, ne d'une esclave noire dont
il gardera un teint mat prononce. Son regne se situe entre 1672 et 1727. Moulay Ismail succede a
son demi-frere Rachid, mort accidentellement a Marrakech. Le sultan impose l'autorite du makhzen
sur l'ensemble de l'Empire cherifien, grace a son armee composee de milices d'esclaves-soldats
noirs (les Abid al Bokhari) et des tribus militaires guich (Oudayas, Cherrardas, Cherragas). Le
makhzen ismailien est une formidable machine administrative qui controlait le pays depuis Meknes,
nouvelle capitale imperiale en remplacement de Fes et de Marrakech. Sous le regne d'Ismail
Meknes se dote d'une veritable Cite interdite a la marocaine, avec ses ensembles de palais, de
bassins, de mosquees, de jardins et de forteresses.
On a longtemps compare Ismail a Louis XIV, par ailleurs le sultan marocain entretient une
correspondance suivie avec le roi de France, auquel il demande la main de sa fille, la princesse de
Conti. Demande rejetee par Versailles.
L'ambassadeur marocain en France, l'amiral des "mers marocaines" Abdallah Ben Aicha, sera
l'auteur du premier essai en langue arabe concernant Versailles et les splendeurs de sa Cour. Il
suivait de quelques annees le baron de Saint-Olon, ambassadeur de France a Meknes, auteur d'une
"relation" sur le "royaume de Fez et de Maroc". Les relations entre les deux pays connaissent une
phase de declin en raison de l'echec des rachats des captifs chretiens par les missions religieuses, et
en raison egalement du sort des galeriens maures retenus en France. Ismail mene une guerre
continuelle contre les tribus recalcitrantes de l'Atlas (qu'il finit par soumettre) mais aussi contre les
ennemis exterieurs : les Espagnols, les Anglais et les Ottomans. Le sultan etend l'autorite
cherifienne sur la Mauritanie et les oasis du Touat.
Dans les annees 1700, Ismail livre egalement des campagnes militaires contre quelques-uns de ses
propres fils desireux de se tailler des principautes dans le Souss, a Marrakech et dans l'Oriental.
De 1727 a 1757 le Maroc connait une grave crise dynastique au cours de laquelle les Abid al
Bokhari font et defont les sultans, tandis que les tribus guich se soulevent et razzient les villes
imperiales. Les autres tribus profitent de l'anarchie pour entrer en dissidence (siba). L'ordre est
retabli par Mohammed III (1757-1790) qui restaure l'autorite du makhzen et ouvre le Maroc sur le
monde. Des traites sont conclus avec les principales puissances europeennes, qui entretiennent des
consulats et des maisons de commerce dans les nouveaux ports marocains de l'Atlantique fondes
par Mohammed III. L'exemple le plus connu est Mogador (Essaouira) concue par un ingenieur
francais travaillant pour le sultan. Mohammed III, sultan de l'Empire cherifien du Maroc est
egalement le premier chef d'Etat a reconnaitre l'independance de la jeune Republique des Etats-Unis
d'Amerique en 1777. Moulay Suleiman (1792-1822) mene au contraire une politique isolationniste.
Sur le plan interne sa politique provoque des revoltes tribales et urbaines, liees a sa decision d'interdire les moussems et le maraboutisme. Il parvient a ecarter les tentatives d'influences
diplomatiques et militaires exercees par l'Empereur Napoleon Ier, proche voisin du Maroc depuis l'occupation de l'Espagne par les troupes francaises en 1808. Suleiman se tourne en revanche vers
Ibn Saoud d'Arabie, emir de Nejd, manifestant un fort interet pour le salafisme wahhabite en pleine progression. Ce rapprochment peut-etre justifie par l'hostilite commune unissant le sultan-calife
alaouite et l'emir saoudien a l'encontre de l'Empire ottoman.

Le Maroc au cours des croisades
De nombreux marocains partirent contre les croises chretiens. Ils etablirent en Palestine un quartier
qui portent jusqu'a nos jours le nom de " Quartiers des Marocains " ; de nombreux palestiniens
descendent de ces marocains installes en Terre Sainte.
La pression coloniale
Article detaille : Maroc precolonial.
Puissances en présence



Carte de la Barbarie en 1843 ( partie Nord du Maghreb) selon le geographe Alexandre Vuillemin
Durant le XIXe siecle, les puissances coloniales europeennes tentent d'asseoir leur influence en
Afrique du Nord. Lors de la conquete de l'Algerie, la France obtient du Maroc une promesse de
neutralite (1823). Mais en 1839, le sultan Abd el-Rahman soutient l'action du sultan algerien Abd
el-Kader, le conflit algerien s'etend dans les provinces marocaines. L'armee marocaine est defaite
par les troupes francaises du marechal Bugeaud a l'Isly le 17 aout 1844. Le traite de Tanger, du 10
septembre 1844, met hors la loi le sultan Abd el-Kader et definit la frontiere entre les deux pays.
Le Royaume-Uni cherche a accroitre sa puissance economique et signe, en 1856, un traite
commercial tres a son avantage. L'Espagne pousse son desir de reconquete. Repondant aux succes
des colonisations accomplies par la France, elle prend possession des iles Jaafarines, ilots
mediterraneens, en mai 1848. Elle declenche et gagne la guerre de Tetouan en 1859-1860[22]. Cette
defaite impose au Maroc de lourdes pertes humaines ainsi qu'une importante indemnite de guerre,
ce qui aggrave une situation economique deja mal en point.
La France quant a elle, desireuse de constituer en Afrique du Nord un territoire homogene signe, en
1863, une convention franco-marocaine. Les avantages accordes a la France et le Royaume-Uni
sont elargis a tous les pays europeens lors de la conference de Madrid (1880)
Le sultan Moulay Hassan a la tete du pays durant cette periode (1873 - 1894) tente de le moderniser
et joue sur les rivalites europeennes pour conserver son independance. C'est aussi lui qui stoppe
l'expansionnisme espagnol au Maroc. Mais a son deces, et encore plus a la mort du regent
Benmoussa dit Ba Ahmad en 1900, les manoeuvres coloniales reprennent de plus belle sur le Maroc.
la France en particulier occupe et integre les terres marocaines orientales a ses departements
d'Algerie francaise entre 1902 et 1904.
En effet, depuis qu'elle occupe et colonise l'Algerie, la France se preoccupe de la securite des confins algero-marocains et lorgne sur le sultanat voisin, l'un des derniers pays independants
d'Afrique. Ses commercants et entrepreneurs s'y montrent tres actifs, notamment a Casablanca, un port de creation recente.
C'est ainsi que Lalla Maghnia et le Sahara central touchant la frontiere du Mali, le Touat, Tidikelt, la Saoura, Béchar, Jorf Torba, Abbadia, Métarfa, Hassi Regel, N'khaila, El Hamira, Kenadsa, Sahela, Merkala, et Timimoun, passent sous controle francais.
La politique menee par Abd al-Aziz conduit le pays a une crise economique et financiere.
Coup de Tanger
En 1904, un accord conclu entre les partenaires de l'entente cordiale, la France et le Royaume-Uni,
laisse a la France le Maroc comme zone d'influence, le Royaume-Uni se concentrant sur l'Egypte; le
nord du Maroc est concede a l'Espagne. Grace a cet accord, la France a toute liberte d'agir au Maroc; en echange, elle concede a la Grande-Bretagne le droit d'instaurer sa tutelle sur l'Egypte ou
la France conservait de fortes positions economiques et financieres, dont la presidence de la Compagnie du canal de Suez. L'empereur Guillaume II et le chancelier Bulow protestent contre les ambitions de la France au Maroc. Conformement a sa nouvelle doctrine de Weltpolitik, l'Allemagne veut avoir sa part des conquetes coloniales.
Le 31 mars 1905, en vue de prevenir la mainmise de la France sur le Maroc, Guillaume II debarque theatralement a Tanger, au nord du sultanat, traverse la ville a cheval, a la tete d'un imposant
cortege, va a la rencontre du sultan Abd al-Aziz pour l'assurer de son appui et lui faire part de son desaccord face aux droits concedes a la France sur le Maroc. Il est pret a entrer en guerre si la France ne renonce pas a ses ambitions marocaines. Le sultan Abd el Aziz impressionne par ce
discours decide de refuser toutes les reformes precedemment conseillees par Lyautey.
La France hesite, mais ne s'estimant pas prete pour la guerre, accepte la demande de reconciliation
de l'Allemagne. Ce coup de Tanger entraine une poussee de germanophobie en France et la demission du ministre francais des Affaires etrangeres, Theophile Delcasse.
Conférence d'Algésiras
Article detaille : Conference d'Algesiras.
Du 7 janvier au 6 avril 1906, a la suite du coup de Tanger, se tient a Algesiras, au sud de l'Espagne,
une conference internationale sur le Maroc afin d'apaiser les tensions entre les differentes puissances europeennes qui se disputent le pays. Elle rassemble 13 nations dont la France,
l'Allemagne et les Etats-Unis. Cette conference confirme l'independance du Maroc, mais rappelle le droit d'acces de toutes les entreprises occidentales au marche marocain, et reconnait a l'Allemagne
un droit de regard sur les affaires marocaines. Toutefois, au grand dam de Guillaume II, la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains et un Francais est charge de presider la
Banque d'Etat du Maroc.
En 1909, l'Espagne etend sa zone d'influence a tout le Rif marocain.
Incident d'Agadir (1911)
Article detaille : Coup d'Agadir.
En juillet 1911, l'Allemagne provoque un incident militaire et diplomatique avec la France, le Coup d'Agadir (ou crise d'Agadir), en envoyant une canonniere (navire leger arme de canons) de la
marine de guerre allemande dans la baie d'Agadir. Aux termes d'apres negociations, l'Allemagne renonce a etre presente au Maroc en echange de territoires en Afrique equatoriale. Un traite francoallemand
est signe le 4 novembre 1911, laissant les mains libres a la France au Maroc. Tout est desormais en place pour que la France puisse installer son protectorat sur le Maroc
Les protectorats français et espagnol (1912 - 1956)



Le protectorat (1912 - 1956)
Article detaille : Traite de Fes.
Depuis 1902, la penetration economique et militaire europeenne s’est intensifiee au point que le sultan Moulay Abd al-Hafid, frere de Moulay Abd al-Aziz, est contraint de signer en 1912 le traite
de protectorat qu’est la Convention de Fes. Le traite institue, a partir du 30 mars 1912 le regime du protectorat francais. En octobre de la meme annee, le sous-protectorat espagnol est mis en place sur le nord du Maroc (Tanger exclu).
La Première Guerre mondiale

Hubert Lyautey resident-general au Maroc
Drapeau de la Republique du Rif
En 1915, Hubert Lyautey recoit l’ordre de Paris de retirer les troupes de l’interieur pour les envoyer en France. Cette evacuation semble prematuree dans la mesure ou la pacification se heurte encore a des mouvements rebelles soutenus par les Allemands.
[République du Rif
En 1921, la tribu imazighen (berbere) des Ait Ouriaghel de la region d'Alhoceima, sous la conduite
du jeune Abdelkrim al-Khattabi, se souleve contre les Espagnols. Le general Sylvestre dispose alors
d'une puissante armee forte de 18 000 soldats espagnols pour contrer les Beni Ouriaghel. En juin la
presque totalite de cette armee trouve la mort dans la bataille d'Anoual. Cette defaite pousse le general a se suicider.
En fevrier 1922, Mohamed Ayt Abdelkrim al-Khattabi proclame la Republique confederee des Tribus du Rif. Elle est reconnue par la Societe des Nations (SDN), l'actuelle ONU, devant laquelle
un texte de proclamation en anglais fut lu. C'est une republique islamique. Les Rifains esperent rallier les tribus de la zone sous protectorat francais, contre l'occupation francaise. La Republique
du Rif avait pour frontiere Tanger a l'ouest et la frontiere algerienne a l'est, c'est-a-dire tout le Rif.
[La Guerre du Rif
Article detaille : Guerre du Rif.
le Rif se revolte contre l'Espagne. Les rebelles ecrasent les forces espagnoles lors de la bataille
d'Anoual. Le chef supreme des forces espagnoles, le general Silvestre est tue, de grandes quantites
d'armes et de munitions sont prises a cette occasion. Les forces francaises entrent alors en guerre
contre ce nouvel etat qui menace les interets nationaux. Les armees rifaines se rendent en mai 1926
et Abd el-Krim est exile sur l'ile de la Reunion jusqu'en 1948.
La Seconde Guerre mondiale
Article detaille : Seconde Guerre mondiale.
Le general Lyautey quitte le Maroc en 1925, et la France diminue les prerogatives du pouvoir
fondamental cherifien en procedant de plus en plus par gestion directe. Une resistance s'organise,
d'abord seulement intellectuelle, a partir de jeunes elites urbaines, puis passant a une action
d'agitation-propagande ; la seconde guerre mondiale marque une treve entre l'opposition nationaliste
et la France.
Pendant la guerre, le Sultan Mohamed Ben Youssef (Mohamed V), Sultan du Royaume Cherifien
depuis 1927, entreprend de proteger tous les Juifs Marocains face au regime de Vichy. En 1942 a
lieu le debarquement des Allies a Casablanca.
Le sultan Mohamed Ben Youssef, a la suite de la victoire alliee en Afrique, donne son appui a la
France libre , et soutient l'organisation et le recrutement des forces francaise en
Afrique [ref . necessaire] . Le Maroc paie un lourd tribut a la guerre europeenne : 25.000 hommes
sont morts pour liberer la France.
Au retour des soldats au Maroc, ils sont acclames par une foule dense.
Il s'ensuit des ferments de revolte nationaliste dans le pays. L'invasion de la France par les
Allemands en 1940 puis, en 1942, le debarquement anglo-americain sur les cotes du Maroc, avait
atteint l'autorite de la France. En 1943, le parti de l'Istiqlal (independance) est fonde par des
nationalistes marocains.
De l'idée d'indépendance à l'indépendance réelle


Fontaine hommage, rappelant les negociations pour l'independance du Maroc, dans le parc de
verdure d'Aix-les-Bains
1953 : Emeutes populaires a Casablanca durement reprimees : le gouvernement francais craint une extension aux autres villes marocaines. Le sultan Mohammed Ben Youssef refuse
d'abdiquer : les autorites francaises deposent le souverain et le condamnent a l'exil a Madagascar. Le gouvernement francais installe au Palais de Rabat Mohammed Ibn Arafa,
parent eloigne de Mohammed Ben Youssef : il est age de 70 ans. L'Espagne de Franco, non prevenue de cette manoeuvre, refuse de reconnaitre sa legitimite. La zone marocaine sous
domination espagnole allait devenir ainsi pour les nationalistes marocains en fuite un sanctuaire d'ou ils organiserent des operations de resistance contre la presence francaise.
1955 : La France, empetree dans la guerre d'Algerie, decide d'aborder la question marocaine.
Edgar Faure, President du Conseil, negocie avec Mohammed Ben Arafa : des prepourparlers de negociation sont menes a Aix-les-Bains (Savoie) entre le 22 et le 26 aout entre, cote marocain : Si El Hadj El Mokri, Grand Vizir, Si Kolti, delegue du Grand Vizir
aux PTT, Si Thami El Mosbi, delegue du Grand Vizir aux Finances, Si Berrada, Vizir adjoint au Grand Vizir pour les affaires economiques, Si Abderrahaman El Hajoui, Directeur adjoint
au protocole et S.E. Hadj Fatemi Ben Slimane, ancien pacha de Fez, et cote francais : Edgar Faure, president du Conseil, Antoine Pinay, Ministre des Affaires etrangeres, Robert
Schumann, Garde des Sceaux, Pierre July, Ministre des Affaires marocaines et tunisiennes et
le General Koenig, Ministre de la Defense nationale. Le sultan Moulay Ben Arafa demissionne le 1° octobre 1955. Le 16 novembre le sultan Mohammed Ben Youssef,
accompagne de son fils Moulay Hassan, futur Hassan II, revient a Rabat. Il entame aussitôt des discussions avec le gouvernement francais au chateau de la Celle-Saint-Cloud.
1956 L'independance du Maroc est proclamee le 2 mars. Le sultan Sidi Mohammed ben Youssef prend le titre de roi Mohammed V. Hassan II lui succeda puis, actuellement, Mohammed VI.
Le Maroc moderne (depuis 1956)
L'Espagne a son tour reconnait l'independance du pays le 7 avril 1956 avant de restituer le
protectorat du Tetouan. Enfin le statut international de Tanger est aboli le 21 octobre de la meme
annee et le port retourne au Royaume.
Les premieres annees apres l’independance, jusqu'en 1960, la politique marocaine consiste a
reconstituer le Grand Maroc , projet dans lequel le Roi ne voulait pas etre deborde par le parti de
l’Istiqlal. Apres le depart du ministre Allal El Fassi, l'idee est abandonnee.
En 1969, l'Espagne cede Ifni, onze ans apres Tarfaya.
1963 : Guerre des sables
Article detaille : Guerre des sables.
La guerre des sables est une guerre mettant au prise le Maroc et l'Algerie et qui a debute des
l'independance de cette derniere.
Le dossier du Sahara occidental
Articles detailles : Histoire du Sahara occidental et La Marche Verte.
Le Maroc a partiellement recupere le Sahara occidental a la suite de la Marche verte en 1975, puis
totalement en 1979. Le royaume fait face au desaccord de la Mauritanie qui elle aussi revendique ce
territoire, de l'Algerie et surtout des populations sahraouies (Front Polisario) mais la resolution
finale sur le statut du territoire reste suspendue a un referendum organise par l'Organisation des
Nations unies, qui a ete reporte a plusieurs reprises a cause d'un desaccord entre les parties sur le
recensement du corps electoral.

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