dimanche 19 juin 2011

La tradition des bijoux d'argent


Les bijoux traditionnels marocains sont en argent. Si la tradition de l'Islam interdit aux hommes de ne pas porter des bijoux en or, ce n'est pas le cas pour les femmes, mais dans la plupart des cas, les familles n'avaient pas les moyens d'acheter de l'or. Ce qui explique ce succès des bijoux en argent.



De plus, les bijoux étaient souvent refondus, et vendus, en période de disette, et rachetés ensuite. La femme berbère, parée de lourds bracelets, de colliers en forme de grosses chaînes attachées à deux fibules portait sur elle la fortune de la famille, et faisait en quelque sorte "banque ambulante".







Ces gros bracelets, ces lourdes chaînes servaient aussi d'armes défensives, ce qui explique par exemple les formes en pointes de diamant. Attaquée, une femme pouvait, grâce à l'élan de son bras et au poids du bracelet facilement assommer, voir plus, celui qui l'attaquait.


Il est difficile de dater avec précision un bijoux berbère traditionnel, ils ont subi beaucoup d'évolution au cours du temps.


Comme dans tout l'Islam, les motifs sont géométriques, et abstraits. Les formes sont beaucoup plus angulaires que dans l'art arabo-andalous, et rappellent les coins, les points et les cercles des tifinaghs, l'écriture berbère. Mais aussi, quand même des volutes et entrelacs qui rappellent souvent les motifs celtiques.


Le motif berbère par excellence est celui du A, qui représente un homme bras levés, et qui est devenu le symbole de la langue et de la nation berbère, l'Amazigh. Un autre motif très répandu, qu'on retrouvera sur les tapis et les céramiques est le triangle, symbole de la tente et de la famille.


La plupart des motifs sur les bijoux sont faits avec la technique du filigrane. D'autres bordures, en forme de petits "v" répétés évoquent l'épi de blé.


Tiznit est la phare de la bijouterie au Maroc où l'ont trouve les joailliers spécialisés en argent. Toutes les créations se trouvent là-bas, bijoux modernes, bijoux traditionnels, et bijoux inspirés des motifs berbères traditionnels, mais adaptés à la vie moderne. Chez les bijoutiers marocains, beaucoup de pièces ne sont pas poinçonnées, mais l'absence de poinçon ne signifie pas que l'argent soit de mauvaise qualité, simplement que le bijou a été fait par un artisan indépendant qui ne voulait pas payer trop de taxes.




En revanche, il arrive souvent que l'argent soit refondu et ré-utilisé, et peut contenir du nickel (avec l'utilisation des anciennes pièces).


Le poinçon est une garantie, la discussion avec l'artisan, qui sait comment il a fabriqué ses bijoux, en est une meilleure. Le métal vient en grande majorité des mines situées près de Tineghir

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